Mise en jambes!

Je confirme, la nuit a été rudement froide! Au réveil, la tente et la prairie environnante sont recouvertes d'une honnête couche de givre! Dans ces conditions, le thé bien chaud est salvateur et remet les idées en place. Une fois le petit déjeuner engloutie et le campement rangé, nous pouvons partir. Il est huit heures, le soleil atteint tout juste le fond de la vallée. Nous avons à peine le temps de nous chauffer que nous attaquons déjà le premier col, le col de Cacananpunta, à 4690m (je vous préviens tout de suite, je risque sans doute de vous lasser avec les altitudes, mais ça me fascine toujours d'être aussi haut!). L'ascension est raide, assez physique et ce fait sur le versant à l'ombre, ça m'arrange... Les efforts sont récompensés par une superbe vue. Nous quittons alors le sentier pour couper à flanc de montagne et rejoindre la Laguna Mitucocha pour déjeuner. En toile de fond et de gauche à droite, le Nevado Jirishanca Chico (5446 m), le Nevado Jirishanca Grande (6094 m) et le Nevado Rondoy (5870 m), sans oublier leurs gros glaciers. L'endroit est magnifique et très paisible. La faune et la flore sont étonnamment riches: beaucoup d'oiseaux (condors, aigles de toutes sortes, colibris,...), quelques viscaches, et une multitude de petites fleurs multi-colores. Notre campement est prévu à quelques kilomètres de là. Mes collègues de marche décident de le rejoindre; moi, je préfère profiter de la beauté du lieu et marcher encore un peu, surtout qu'il n'est que 13h30! Je pars avec pour objectif initial de faire le tour de la lagune. Mais au fur et à mesure de ma progression, je suis attiré par les glaciers et décide de grimper un peu. Bien m'en prend! En suivant la crête d'une énorme moraine, je me retrouve bientôt au-dessus d'un très joli petit lac bleu récoltant les eaux des glaciers, la Laguna Niñacocha (4440m). Je continue encore et me retrouve à quelques dizaines de mètres des glaciers, à 4600m d'altitude. Je suis alors bloqué et me pose pour profiter de la vue fabuleuse qui s'offre à moi. Je redescends ensuite par l'autre côté de la vallée. Au fond de celle-ci, je me fais courser par un troupeau de vaches et de taureaux, je suis en rouge, je ne fais pas le malin! Heureusement, la course-poursuite est brève et je peux rejoindre tranquillement Janca (4200m) le campement du jour. À demain, si vous le voulez bien!