Marathon trans-frontalier

Publié le par nicolaketal.over-blog.org



Il est 5h30, je quitte mon hôtel avec pour objectif clairement affiché traverser la frontière péruviano-équatorienne et rallier Vilcabamba. D'après le Lonely, en partant à l'aube, il y a des "chances" d'y arriver dans la journée. Je compte sur ma bonne étoile, je suis remonté à bloc, c'est parti! Un moto-taxi, un collectivo avec au volant un pilote de rallye totalement allumé et inconscient (1h35 pour relier Jaen à San Ignacio au lieu de 2h30 normalement prévu; dérapage sur dérapage sur un chemin de terre de plus en plus étroit et cabossé... Heureusement que je n'ai pas pris de petit déjeuner!), un autre moto-taxi, un autre collectivo (à huit pour cinq places...) et me voilà à La Balsa, le poste de frontière. Il y a encore peu de temps, la rivière la marquant se passer en radeau (d'où le nom du hameau); aujourd'hui, c'est un pont qui en permet le passage. Il est 9h15. Trop tôt pour le douanier: il dort tranquillement! On m'explique que c'est normal, hier c'était dimanche... Je ne saisis pas toute la logique du raisonnement. À que cela ne tienne, je vais patienter dans Le café en face de l'immigration en compagnie d'une charmante petite coréenne, seule autre touriste que je croise de la journée, qui vient d'Equateur. Dans le bar, sept gus qui carburent à la cerveza et, vu leur état, ce n'est pas la première! Le douanier finit par émerger, mon passeport est visé sans difficulté, je peux quitter le Pérou. Je traverse le pont désert avec un peu l'impression d'être dans un film, quand deux nations en guerre transfèrent des prisonniers politiques! C'est toutefois ici assez paisible... Et hop, je suis en Equateur! Ici, le douanier est réveillé mais il prend son café et me prie de bien vouloir patienter, ce que je fais docilement. Ce poste-frontière est pour le moins reculé et je sens bien que les autorités n'y ont pas mis la crème de la crème. Il analyse mon passeport pendant dix grosses minutes puis finit par appeler son collègue pour déterminer combien de jours j'avais passé au Galapagos (25-18?... Cela fera huit pour ces deux lumières!) puis le soustraire au quatre-vingt-dix jours autorisés sur le territoire. Il concède finalement à apposer le tampon d'entrée sur mon passeport. Ouf! Il me faut ensuite patienter jusqu'à 12h30, heure à laquelle part mon prochain transport, un camion opportunément placé sous la protection de Jésus! Cela met en confiance... Le chemin grimpe dur et est très mauvais. Je suis sur l'avant-dernier banc et je fais des bons jusqu'au plafond mais nous arrivons tout de même jusqu'à Zumba, garnison militaire équatorienne où je n'attend qu'une vingtaine de minutes le dernier transport du jour, un bus que l'on qualifiera de colombien... La route est toujours mauvaise et nous sommes fréquemment arrêtés par des travaux. À 19h30, j'arrive à Vilcabamba, quatorze heures après avoir quitté mon hôtel à Jaen, victoire! Je me trouve une petite auberge bien sympathique et dotée d'un bon restaurant. Je peux enfin manger, il était temps! À demain, si vous le voulez bien...

Publié dans Ecuador

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A
<br /> Bel effort !!<br /> <br /> <br />
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J
<br /> Oupela, London, Kerouac, Bouvet ca te parle? Dis moi pas que tu as voyager ss les lires? Rajoute qq bouquins de Sylvain lesson Et t es au top, un peu tard maintenant ;-) en tt ca j ai parcouru ton<br /> blog au top !<br /> <br /> <br />
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N
Mea culpa! Je vais m' atteler dès mon retour!!!
N
Léger bug, il manque la troisième photo, celle du camion avec en gros derrière une peinture de Jésus qui! D'où la protection...
C
<br /> Perso je comprends bien la logique du lundi matin, je l'applique chaque semaine<br /> <br /> <br />
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J
<br /> kerouac sort de ce corps<br /> <br /> <br />
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N
Kerouac???